Bilan à peu près inutile de l’année 2014

10155262_10152355588426054_6024764908008507782_nL’an dernier, je m’étais amusé à dresser un bilan personnel inutile des douze mois écoulés, en cette période où tout média y va de sa rétrospective et de ses top 10 et classements en tous genres. Je me suis demandé s’il fallait réitérer l’exercice, au risque de me répéter. Et puisqu’il peut y avoir du comique dans la répétition, je me suis dit que oui. Alors, allons-y, pour une liste non exhaustive, avec hauts, bas, moyennes et quelques futilités bienvenues.

– En 2014, j’ai eu fatalement 41 ans révolus. Je n’ai rien pu y faire, et dans quelques semaine, je n’aurai d’ailleurs plus jamais 41 ans. J’aurai 42 ans, et entrerai même dans ma 43ème année. Dire que j’ai été un jour traumatisé d’avoir 26 ans.
– J’ai beaucoup ri avec cette photo en noir et blanc, d’un adulte déguisé en lapin tenant dans ses bras velus deux enfants terrorisés. Il fallait que je la publie, même si je n’ai pas la source (pas davantage que celle de la famille Babar, de l’an dernier).
– Je me suis mis au yoga. J’ai découvert : 1) que ça me vidait totalement l’esprit (pendant une heure, ce qui est beaucoup pour moi) ; 2) que je ne sais pas faire une charrue complète (voir ici) ; 3) que je souffre d’une crampe aiguë au pied gauche dans certaines postures (information secondaire, j’admets). En parlant de yoga, j’ai appris récemment que certains pratiquaient ça sur l’eau, sur une planche de paddle. J’ai cru à une blague, mais non. A quand le karaté sur table de salon ? Le ping-pong sur glace ?
– Je n’ai toujours pas joué une seule fois à Candy Crush, ni à Clash of Clans. Je crois que j’ai plus d’affinités avec la broderie sur coussin.
– J’ai encore repoussé le moment où je devrai expliquer à ma mère à quoi sert Twitter. Je ne suis pas sûr d’avoir bien saisi moi-même. Mais le jour où viendra où je devrai affronter cette épreuve (elle a déjà commencé à me poser des questions sur Facebook).
– J’ai découvert l’existence de la ville de Mouais, meilleur nom de commune imaginable, 12775_10152818406281054_5002516983229453109_navec celui d’Angoisse. Bizou n’est pas très loin.
– J’ai compris qu’il y avait une activité plus inutile que lire un pensum néolibéral de Jacques Attali ou écouter Sophie de Menthon : écrire une lettre de motivation. Personne n’aime en écrire, et personne ne les lit. C’est un très grand mystère de civilisation, qui perdure.
– J’ai encore pu exercer un peu mon métier, contre vents et marées, avec quelques articles, comme celui-ci qui fut pas mal repris, celui-là ou celui-là.
– J’ai surmonté ma détestation – que dis-je, mon dégoût – pour les avions (que j’avais su éviter depuis 10 belles années) en me rendant à Madrid pour honorer une vieille promesse. faite à un ami. J’y ai trop peu dormi, trop bu et mangé, et en ai découvert les urgences à 6 heures du matin, pour qu’y soit recousue l’arcade dudit ami. Ah, folle jeunesse !
– J’ai encore inventé quelques tracas du quotidien, pour m’amuser, comme « berguler (v) : voir ses courses se mélanger avec celles de la personne qui vous précède à la caisse parce que celle-ci prend tout son temps pour les ranger ». Je suis assez fier du « froutz » aussi : « mouchoir en papier oublié dans la machine à laver et qui s’est répandu en petits morceaux, accrochés à tout le linge. Ousse-froutz (n.) : … et la machine contenait essentiellement du linge noir. »
– J’ai atteint presque 100 billets publiés sur ce blog et enregistré plus de 9 000 visites depuis 10154482_10152382633041054_6312890580959837883_nsa création. J’ai parlé, entre autre, d’un immeuble fantôme, de gens dont il ne faut pas souhaiter la mort, du 8 février 1973, de petites dames mortes (ou pas), de M. Thierry, un technicien de quartier, de frontière franco-belge, de petits mots de mon neveu, de Roger, mon ancien (et extra) coiffeur, du Red Star, de ma première console de jeu, de vitrines moches, de cailloux et d’une interview ratée avec un grand photographe. J’ai gratté les lignes comme ça me venait, sans contrainte aucune, et souvent d’une traite. Ce qui donne ce grand bric-à-brac sans cohérence ni ligne directrice. Tant mieux.
– J’ai vécu un grand chelem personnel, inénarrable ou presque, en voyant se produire en concert, à une semaine d’intervalle, Morrissey et Johnny Marr, deux de mes héros. Cœurs avec les mains !
– Trop souvent désespéré par l’état de ce monde, et par le sort réservé aux animaux, j’ai décidé de changer au moins une chose dans ma façon de vivre, et de tendre vers une alimentation végétarienne. J’ai découvert, de fait, les joies du boulghour, du quinoa, du tofu, du blé et des lentilles. Comme la vie parfois vous récompense, je n’ai pas eu à arrêter les nouilles et les frites.
– J’ai continué de détester de façon passionnée les scooters (il faudrait vraiment interdire ces machines de10710662_10152754516786054_3456019448190333659_n malheur). J’y ai ajouté en 2014 les adeptes des verbes impacter, ambiancer, solutionner, digitaliser, implémenter, focuser, targeter, ou des expressions informatico-marketing comme la bottom line, l’incentive, prendre le lead ou mettre dans le pipe. Je pleure aussi beaucoup la mort confirmer du passer composer en particulier, et de la langue française en général. Koi, keskiya ?
– J’ai découvert par accident la mystérieuse Maddy Genets et son ensemble (sur laquelle, fait notable, je n’ai trouvé quasi aucune information en ligne). La  pochette de disque hors normes semble sortie du cerveau malade de Pierre La Police. Miracle des Internets, la chanson « Petite fleur » peut s’écouter ici (gros moral exigé avant de se lancer).
– En 2014, j’ai pu lire un nouveau livre de Philippe Jaenada, Sulak, et écouter un nouvel album de Morrissey, World Peace is none of your business. Le bonheur peut tenir sur deux lignes, en résumé. (Dans Sulak, j’ai découvert l’histoire drôlissime et vraie de l’attaque de Jimmy Carter par un lapin aquatique, et j’ai vraiment ri plus qu’il ne fallait).
– J’ai eu tendance à faire « trop long » quand j’écris, comme aujourd’hui. Donc il est temps de conclure, avec cette belle surprise de fin d’année, le beau livre absurde de Tom Gauld, Vous êtes tous jaloux de mon jetpack. Et dont cette planche m’offre une parfaite conclusion à ce billet. A bientôt, en 2015. Restez-vous mêmes, mais pas trop non plus.

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PS : La source de l’image de la ville de « Mouais » est ici (sans que je sache si l’auteur(e) de ce blog est bien l’auteur(e) de la photo, mais on dirait que oui).

10 réflexions au sujet de « Bilan à peu près inutile de l’année 2014 »

  1. Pour sourire un coup, rien de tel qu’un todo recto qui commence chez De La Riva et finit aux urgence, le tout en moins de 15 heures chrono, n’est-ce pas Guigui?

  2. « Elle a déjà commencé à me poser des questions sur Facebook »… Peut-être que tu devrais écrire, Guillaume…
    100 billets ? Et soudain je me souviens que j’avais pour projet de tous les lire, cet été, quand j’ai découvert celui sur ton coiffeur puis sur M. Thierry, réparateur en tous genres, mais tu sais ce que c’est, la vie, Facebook, toussa…
    Peut-être que tu devrais vraiment écrire, Guillaume ? (Non ?)

          • En fait, je ne me souviens plus comment ça m’est venu, mais quelques années plus tard j’ai découvert cette phrase de Picasso: « Le talent, c’est l’envie ». (Picasso et moi, on est pareils ! 🙂 )
            Comment veux-tu être bon à faire quelque chose dont tu n’as pas envie ?
            Comment pourrais-tu être mauvais à faire quelque chose dont tu as VRAIMENT envie ? (je parle d’une envie, d’un rêve, quelque chose que tu vas regretter de ne pas avoir fait sur ton lit de mort) (et ça veut pas dire que tu vas être bon tout de suite, mais si tu aimes ça, ça ne sera pas réellement du boulot que de recommencer, et recommencer…) (et recommencer…)

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